Le barman alcoolique

Je suis de retour à Paris après 3 semaines de voyage.

Dans ce récap de la semaine, je te transmets 3 outils qui m'ont réellement aidé à réduire mon temps passé à scroller et protéger ma capacité de concentration.

Tu vas aussi découvrir quoi faire quand tu es complètement démotivé, comment prendre des décisions difficiles, et pourquoi ton contenu est plus intéressant que tu ne le penses.

Le barman alcoolique

Il y a quelques années, un ami qui tenait un bar m’a dit ça :

"Créateur de contenu, c’est comme barman. Si tu commences à consommer ce que tu sers, t'es foutu."

On a tous déjà fait l’expérience de scroller pendant 1 heure sur une plateforme, passant d’un contenu à un autre, sans prendre de plaisir particulier, avec le sentiment d’avoir vécu un black-out.

Pour beaucoup, l’addiction aux réseaux sociaux est un problème.

Pour les créateurs de contenu, c’est plus que ça. Notre survie est en jeu.

Parce que notre outil de travail, c’est notre cerveau.

Notre capacité à trouver des idées innovantes, à les structurer et à les délivrer.

Notre capacité à penser.

Si nous avons tant de mal à avoir les idées claires, une vision stable, une pensée cohérente et des idées neuves, c’est parce que notre attention est abîmée par du contenu fast-food.

Et l’arrivée récente du micro-contenu, des vidéos de moins d’une minute qui ont envahi toutes les plateformes, n’a fait qu’aggraver le problème.

Mais le pire, c’est qu’on n’a quasiment aucun moyen d’y échapper.

Parce qu’on a besoin des réseaux sociaux pour construire notre audience et trouver des clients.

On ouvre une app pour poster une story, vérifier ses statistiques, répondre à ses messages…

Et on se retrouve à scroller pendant 20 minutes, en oubliant ce qu’on était venu faire au départ.

Si ça t'arrive, ne culpabilise pas.

Meta, Google et les autres dépensent des milliards et recrutent les meilleurs ingénieurs comportementalismes pour nous rendre chaque année toujours plus accros.

Jamais dans l’histoire, des entreprises ne s’étaient autant enrichis sur une addiction.

Seuls, on ne fait pas le poids.

Comme des barmen alcooliques, nous devons servir nos clients tout en résistant à la tentation.

Naturellement, on finit par rechuter, et la pente est difficile à remonter.

Voilà pourquoi je prends l’addiction aux réseaux sociaux comme un enjeu majeur de ma vie, au même titre que le sommeil ou l’alimentation.

Et même si je n’ai pas encore trouvé de méthode pour m’en libérer définitivement…

J’ai trouvé quelques astuces pour réduire largement le temps que je passe dessus.

Ce que j’ai testé et qui marche :

1) Utiliser un bloqueur d’app

Ça parait infantilisant, mais c’est efficace.

J’utilise une app qui s’appelle Jomo, que j’ai configurée pour :

• Bloquer toutes les apps de distractions entre 22h et midi

• Bloquer tout le contenu pour adulte, Reddit et TikTok, tout le temps

• Au bout de 5 minutes passées sur Instagram, bloquer l’app pendant 1h (permet de répondre à un message ou poster une story sans partir dans un scroll infini)

2) Rester dans l’arrière-boutique

Certaines apps proposent d’autres moyens de consulter ses statistiques, modérer ses commentaires ou répondre à ses messages, sans avoir à passer par l’app principale. Par exemple :

• YouTube Studio pour gérer sa chaîne YouTube

• Meta Business Suite pour poster et répondre à ses messages sans passer par Instagram / Facebook

• Beeper pour centraliser tous ses messages (y compris Instagram et Facebook)

La plupart du temps, ces apps ne fonctionnent pas aussi bien que les apps principales, mais elles dépannent lorsque le bloqueur est actif.

3) Remplacer par des distractions moins nocives

L’erreur que beaucoup de gens font lorsqu’ils arrêtent une addiction, c’est de ne pas remplacer le vide.

Si je passe 2 heures par jour à consommer du fast-food sur les plateformes et que j’arrête d’un coup, je ne vais probablement pas soudainement passer ces 2 heures à lire du Victor Hugo.

Il faut trouver quelque chose qui ressemble à ce qu’on avait l’habitude de faire, mais en beaucoup moins nocif.

Il faut trouver sa cigarette électronique.

Pour moi, ce sont les podcasts, du format long sur YouTube et pour remplacer le scroll, une app de lecture.

J’utilise Matter, qui rassemble mes newsletters préférées et des suggestions d’articles dans une interface élégante.

Lorsque j’ai vraiment envie de scroller, j’ouvre Matter, et je scrolle sur du contenu qui m’inspire et me donne des idées.

J’y trouve des idées rares, qui n’ont rien à voir avec ce qu’on trouve sur les réseaux sociaux, ou tout le monde consomme la même chose en même temps.

La clé, c’est donc de comprendre ça :

En tant que créateur de contenu, tu dois être sur les plateformes parce que c’est là où sont les gens.

Mais tu dois te protéger des plateformes parce qu’elles t’empêchent de travailler.

Si tu veux durer, travaille comme un barman.

Sers tes clients, mais ne consomme pas.

Notes de lecture

Cette semaine, je lis "Hell Yeah or No" de Derek Sivers. Voici mes notes préférées :

SE RELAXER POUR LE MÊME RÉSULTAT

Lorsque Derek Sivers vivait à Los Angeles, il habitait près d’une longue piste cyclable qui longeait la côte sur 7 miles. L’après-midi en semaine, elle était quasiment vide.

Alors il la prenait à pleine vitesse, allez-retour, pour un trajet qui durait toujours 43 minutes.

Mais au bout de quelques mois, il s’est rendu compte qu’il était moins enthousiaste. Il en avait marre d’être complètement épuisé à la fin.

Alors un jour, il décide de la refaire, mais en prenant son temps. 50% de ses efforts habituels.

Il se sent relaxé, regarde le paysage, voit des dauphins et passe un super moment.

À la fin il regarde le chrono : 45 minutes.

Il réalise que tous ses efforts épuisants en plus ne lui faisaient gagner que… 4% de temps.

Il pouvait aussi bien faire ça tranquilement et obtenir 96% des résultats.

Depuis, il y pense lorsqu’il se stresse ou s’épuise pour quelque chose, et réalise souvent qu’il peut obtenir quasiment le même résultat avec 50% d’efforts en moins.

QUE FAIRE QUAND TU ES COMPLÈTEMENT DÉMOTIVÉ

1. Prends ta liste de trucs chiants que tu ne fais jamais parce qu’il y a toujours quelque chose de + excitant à faire

2. Fais-les

Ne gâche pas ton temps « inspiré » sur du travail bas de gamme, fais ton travail bas de gamme quand tu n’est pas inspiré.

Commencer par les trucs chiants permet de passer d’un état où tu ne fais rien à un état où tu fais quelque chose. Évite de « perdre sa journée ».

J'en parle dans cette vidéo.

MÉFIE-TOI DES CONSEILS

Imagine que tu tendes un appareil photo à quelqu’un, et que tu lui demandes de te prendre en photo.

Plus tard, lorsque tu regardes la photo, tu te rends compte qu’il a pris une photo de lui par erreur.

C’est souvent ce qu’il se passe lorsque l’on demande conseil à quelqu’un.

-> Les gens donnent des conseils qui reflètent leur propre situation.

• Ils disent ce qui a marché pour eux en oubliant la part de chance

• Ils évitent de donner des conseils qui ont déjà trop été entendus, même s’ils peuvent marcher

• Ils donnent des suggestions un peu folles, qui sont amusantes mais probablement pas efficaces

Solution :

Ne pas donner trop de sérieux aux conseils d’une seule personne.

Créer un écho de conseils : Envoyer ses idées de tous les côtés et noter ce qui en sort.

NE SOIS PAS UN ÂNE

Tu essayes de suivre différentes voies à la fois ?

Tu as tu mal à choisir et à tenir tes décisions ?

La solution est de penser long terme.

Fais une chose pendant plusieurs années, puis une autre, puis encore une autre.

« L’âne de Buridan se tient à mi-chemin entre un tas de foin et un seau d’eau. Il ne cesse de regarder à gauche et à droite, essayant de choisir entre le foin et l’eau. Incapable de se décider, il finit par mourir de faim et de soif. »

Tu peux commencer par boire l’eau, puis par manger le foin.

C’est pareil dans la vie.

« Si tu as trente ans aujourd’hui et que tu veux poursuivre six directions différentes, tu peux consacrer dix ans à chacune, et toutes les avoir explorées d’ici tes quatre-vingt-dix ans. »

Tu peux pleinement te concentrer sur une direction à la fois, parce que tu sais qu’il y aura un temps pour faire les autres.

« La plupart des gens surestiment ce qu’ils peuvent accomplir en un an, et sous-estiment ce qu’ils peuvent accomplir en dix ans. »

BANAL POUR TOI, FANTASTIQUE POUR LES AUTRES

Tous les créateurs connaissent ce sentiment :

Tu découvres le contenu de quelqu’un d’autre, et c’est brillant, magnifique, innovant.

Tu te dis que tu n’aurais jamais eu une idée comme ça. Que tes idées sont banales.

Puis quelqu’un vient te voir et te dit à propos de ton travail : « je n’aurais jamais pensé à ça. Comment tu as trouvé ça ? C’est du génie. »

Tout le monde trouve ses idées banales.

Mais ce qui est évident pour toi est fantastique pour d’autres.

Est-ce que tu te restreins de partager quelque chose qui te semble trop banal ?

LES 3 CRITÈRES POUR PRENDRE DES DÉCISIONS DE VIE

Il y a 3 choses à prendre en compte :

• Ce qui te rend heureux

• Ce qui est intelligent (bénéfices à long terme)

• Ce qui est utile aux autres

Lorsqu’on oublie une de ces 3 choses, ça donne ça :

Intelligent et utile (mais pas heureux)
→ Le fils ou la fille qui suit la voie toute tracée de la meilleure école et de la meilleure carrière pour faire plaisir à sa famille, mais qui oublie que le bonheur est l’huile qui empêche la machine de casser.

Heureux et intelligent (mais pas utile)
→ L’addict au développement personnel, obsédé par le fait d’être heureux et de créer la vie parfaite, qui cherche les revenus passifs mais oublie de créer quelque chose d’utile pour les autres.

Heureux et utile (mais pas intelligent)
L’étudiant qui part faire de l’humanitaire pendant des années après une école coûteuse. Son temps vaut 200$ de l’heure, mais il le dépense à faire un travail que des locaux pourraient mieux faire pour 10$ de l’heure. Il a de bonnes intentions mais de mauvaises stratégies, et son potentiel est gâché.

C'est tout pour aujourd'hui.

Pense à t'abonner à mon canal Telegram pour recevoir mes notes au jour le jour.